QUI EST LE BRUN
Le XVII ième siècle fut une période déterminante dans le développement de la culture française. Il fut aussi 1'époque du Roi-Soleil qui, incapable d'une petitesse de goût, dépensa une fortune immense pour s'entourer des artistes les meilleurs destinés à le glorifier. C'est ainsi qu'il s'appropria l'exclusivité d'un premier peintre à la hauteur de ses aspirations. Charles LeBrun devient ainsi le maître le plus puissant et le plus éclatant de l'art du XVII siècle. Jamais un artiste n'aura connu une telle notoriété dans 1'histoire de la peinture française. Satisfaire un souverain tel que le Roi-Soleil, dont le goût pour le faste et la magnificence dépassait 1'imagination et les budgets, tenait du défi. Poussin ne le releva pas. LeBrun, lui l'accepta et triompha. La liste de ses réalisations est franchement impressionnante. On lui doit la décoration des châteaux de Versailles, de Vaux , de Hesselin , des appartements du Conseil, au palais du Louvre, et de nombreuses églises. II fonda l' Académie Royale de Peinture et l'Académie de Rome ainsi que les grandes écoles académiques. On se disputait 1'honneur de travailler avec lui et de suivre son sillage éclatant. II peignit d'abord pour le roi Louis XIII, le Pape Urbain VIII, puis pour la Reine mère, Anne d'Autriche. Il fut nommé chancelier à vie de I'Académie de France, recteur perpétuel de l'Académie Royale, co-fondateur et directeur de la célèbre manufacture des Gobelin. Il reçut ses titres de noblesse de la Cour Royale, puis fut membre de l'Académie Saint-Luc de Rome. Il fut élu Prince à Rome et membre de I'Académie d'architecture, et nommé garde officiel des tableaux du roi Louis XIV. C' est lui qui inventa le «style Louis XIV» et il fut un ardent promoteur de 1'académisme. Sa technique est fondée sur une recherche hautement intellectuelle et spirituelle. Il n'aima ni le portrait ni le paysage qu'il considérait comme des moyens de faire uniquement état de prouesses techniques. Ce qui 1'intéressait par-dessus tout c'était la création de compositions savantes dont 1'objet principal était de nourrir 1'esprit.